Éloignement aux établissements d’enseignement et impacts sur la formation ?

18/09/2020 | Article

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Source : Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse

Se fixer comme exigence l’accès aux savoirs pour tous les élèves

La crise du COVID fut un révélateur de plus sur l’impérieuse nécessité de s’orienter sur des professions à forte valeur ajoutée : que ce soit dans un objectif de relocalisation souveraine, ou de développer la digitalisation des services, la formation à haute valeur ajoutée est un objectif non négociable.

Cette formation, qui a vocation à être dispensée tout au long du parcours professionnel, s’incarne dès l’enseignement des élèves, pour préparer les emplois de demain. Les établissements doivent s’adapter pour fournir cette formation continue.

La distance d’accès aux établissements d’enseignement est trop vécue aujourd’hui comme une inégalité d’accès au savoir

Le principe d’enseignement dans le primaire et secondaire a toujours été conçu à ce jour sur un mode présentiel, qui ne pouvait s’envisager autrement. De fait, ce principe porte les germes d’une inégalité insidieuse plus on grandit : l’accessibilité aux établissements diminue quand on passe du primaire au collège, puis du collège au lycée.

Type d’établissementNombre d’établissements
Écoles Primaires36 568
Collèges7 433
Lycées
      Lycée d’enseignement général
      Lycée d’enseignement technologique
      Lycée d’enseignement général et technologique
      Lycée d’enseignement général technologique et professionnel agricole
      Lycée polyvalent
      Lycée professionnel
4 759
      607
      121
      1 195
      56
      957
      1 823

Le graphique ci-dessous montre le temps moyen de déplacement pour rejoindre l’établissement le plus proche pour les élèves du secondaire.

La moyenne nationale indique 11 minutes pour les collèges et 15 minutes pour les lycées, toutes filières confondues. Cependant, la réalité varie selon le type de lycée fréquenté et le choix réel des établissements scolaires.

La diminution progressive du nombre d’établissements scolaires amplifie ce sentiment de distanciation, en particulier pour les familles résidant dans des zones plus reculées.

En définitive, dans cet objectif de former le plus grand nombre, deux scenarii peuvent s’envisager :

  • Soit le phénomène d’urbanisation s’accélère : cette tendance bénéficiera aux élèves qui auront la chance d’accéder aisément aux lieux d’enseignement ; mais, la contrepartie aura pour conséquence une désertification accrue des zones rurales. Les établissements en milieu urbain en bénéficient le plus.
  • Soit la diffusion de la digitalisation se généralise et les pratiques d’enseignement évoluent : cette transformation permettra, dès le lycée par exemple, d’appliquer et de développer des méthodes distanciées d’enseignement, telles qu’elles peuvent exister dans l’enseignement supérieur et la formation continue.

L’expérience inédite du COVID a prouvé que rien n’était insurmontable, même face à des situations imprévues et difficiles. Des expérimentations forcées d’enseignement à distance, en France comme à l’étranger, ont été menées avec succès. Ces initiatives ont montré qu’il est possible d’envisager des méthodes alternatives dès l’enseignement secondaire pour faire face aux crises.